Santiago, Chili
Mercredi 7 Janvier 2009
27°C - Plein soleil
Il faut plusieurs éléments pour bien s'établir dans un pays, dans une autre région ou même une autre ville... Se tisser un réseau social, savoir se repérer et pouvoir se déplacer, être en mesure de communiquer (langue, téléphone, etc), et avoir un job bien sûr... Subvenir à ses besoins avant tout, s'épanouir dans un cadre professionnel, affronter un nouveau challenge, encore plus s'il s'agit de travailler dans une langue étrangère qu'on maîtrise pas trop mal mais encore pas parfaitement...
Bref, j'en suis à peu près là donc. Le réseau social se fait petit à petit, je ne suis pas seule ici donc clairement ça aide. "Les amis de mon ami sont mes amis" ou presque, "tes cousins sont mes cousins" etc....Donc pour ça, pas de souci, et se faire des amis prend toujours beaucoup de temps de toutes façons. Ne soyons pas pressés!
Pour ce qui est de savoir me repérer, c'est effectivement bien mieux qu'il y a 3 mois quand j'étais ici en plein hiver, qu'il faisait toujours sombre et presque toujours nuit (j'exagère mais c'était un peu cette impression). Et puis j'ai conduit toute seule, et c'est évidemment connu et reconnu qu'il n'y a pas mieux pour se situer géographiquement, et comprendre le réseau urbain...Pour ma part, j'ai pas choisi le plus simple, Santiago est étendue sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, et niveau densité, c'est pas mal non plus. Mais grâce à "Google Maps" et mon sens inné de l'orientation, tout se passe bien pour l'instant. Je dois aussi avouer que je suis une adepte des transports en commun en toutes circonstances.
Le métro à Santiago, je gère nickel, il est très facile. Mais il faut arriver jusqu'à la station de métro et c'est là que ça se corse. Il faut comprendre le système des "collectivos" qui sont des voitures noires, qui fonctionnent comme des taxis mais sur des itinéraires pré-déterminés et affichés sur la voiture, avec des prix modiques qui varient selon la distance parcourue. C'est donc là qu'il est important de savoir se repérer, connaître le nom des rues principales, pour pouvoir monter dans le bon collectivo, et se faire déposer au bon endroit. Maîtriser quelques mots de chilien est bien sûr un "+" non négligeable.
Il reste ensuite les "micros" qui sont les bus...Là, c'est juste un réseau intorchable de lettres, de numéros, de couleurs, mais je vais laisser ça pour plus tard, je crois.
Et puis il y a donc le travail. C'était important pour moi d'arriver ici un minimum préparée. J'ai eu le temps de faire des recherches en amont, d'entreprises ou d'entités à lasquelles m'adresser dès mon arrivée à Santiago.
La première d'entre elles, c'est la
Chambre de Commerce Franco-Chilienne. C'est une association à but non-lucratif qui fonctionne sans quasiment aucune aide du gouvernement français mais grâce aux cotisations versées par les entreprises membres. Actuellement elle compte 230 membres. Elle organise des séminaires, des formations, s'occupe de la promotion du marché français auprès des entreprises chiliennes, grâce en partie au réseau "Promosalons", mettant en avant la diversité des salons professionnels ou mixtes organisés sur le territoire français...à propos d'ailleurs de tout et n'importe quoi...j'ai feuilleté le catalogue hier avant mon rendez-vous et je suis tombée sur le SIMODEC, le Salon International de la Machine-Outil de décolletage, qui a lieu (et ça ne s'invente pas) à la Roche-sur-Foron, oui madame! C'est bien sûr un salon réservé aux professionnels car peu nombreux sont les particuliers qui possèdent eux-même chez eux, entre l'aspirateur et l'épilateur électrique, une machine-outil de décolletage...
Bref, la Camara Franco-Chilena (c'est son nom chilien) a également une cellule "Emploi/Recrutement". Elle met en relations les Français arrivés sur le territoire chilien à la recherche d'un emploi avec les entreprises, françaises ou chiliennes, qui cherchent elles-mêmes quelqu'un.
Le plus souvent, la responsable du service sélectionne dans sa base de données des C.V intéressants et correspondants aux recherches de l'entreprise demandeuse. L'entreprise fait ensuite elle-même son propre processus de recrutement final.
Mais il existe aussi des cas où l'entreprise fait appel au bureau "recrutement" pour justement se substituer à un département de Ressources Humaines et lui confie l'intégralité du processus de recrutement avec pour mission de ne présenter qu'un candidat final.
Tout ce bla-bla pour expliquer donc mon entretien d'hier, à la fois informatif mais également semi-formel. En effet, dans l'éventualité future où la personne responsable de la cellule aurait à présenter un futur employé potentiel, autant mettre toutes les chances de son côté dès le départ.
Au final, il en est ressorti que mon C.V était très intéressant, que je n'aurai aucun mal à trouver un travail ici, mais qu'il fallait que je sois patiente. Nous sommes en plein été (imaginez chercher un emploi en juillet ou août), la crise est ici présente comme ailleurs, et si le Chili reste un pays dynamique, on atteint un certain palier au niveau du recrutement. Nous avons également parlé prétentions salariales et je suis heureuse de savoir que ma maîtrise courante de l'anglais va considérablement les augmenter. Bien sûr, je pense que si je vous donne le salaire mensuel auquel je peux prétendre, vous allez sauter au plafond mais il est important de le ramener au coût de la vie, of course!
Et puis il faut savoir rester un peu humble et modeste et ne pas arriver ici en terrain conquis, en se disant que nous Français sommes bien mieux formés académiquement et professionnellement que les Chiliens...c'est FAUX! Sur certains secteurs, en particuliers les nouvelles technologies, les Chiliens ont accès à une formation universitaire de très bon niveau et sont donc parfaitement compétents.
Ainsi, pour un premier emploi ici au Chili, il est important de ne pas mettre la barre trop haute en terme de salaires, pour pouvoir être choisi parmi d'autres à compétences quasi-égales.
Bref, j'ai toutes mes chances! Le plus important maintenant est que je m'occupe de mon visa de résidente, qui me permettra de travailler légalement, cotiser à la Sécu locale etc. En attendant ce visa, qui met un peu de temps à arriver, j'aurai le droit après dépôt de mon dossier à un visa de travail temporaire de 3 mois et la possibilité de "facturer". C'est-à-dire la possibilité de démarcher comme travailleur indépendant, "free-lance" et d'établir des factures aux employeurs.... Par exemple si je veux donner des cours, si je fais des traductions etc...
Le système semble plutôt bien fait, je vais donc rapidement m'adonner aux joies de l'administration chilienne et tenter de savoir si la France reste la championne à ce niveau-là!