Bref, je suis super occupée, et je ne prends pas (en admettant que je puisse même l'avoir) le temps de raconter toute cette vie qui me tient pourtant si occupée. En même temps, est-ce que ça intéresse vraiment quelqu'un en-dehors de mon proche entourage? Mouais, bof...
Parmi les trucs rigolos que j'ai pu faire ces derniers temps, il y a 2 interventions à la radio. L'une chez Eric Lange dans "Allo la Planète" sur France Inter, et l'autre chez Charlotte Pozzi et Jean-Seb Petitdemange sur RTL. Pour raconter quoi? ma vie, encore... ma vie d'expatriée française au Chili, ici, là-bas, si loin derrière les montagnes, là où la terre tremble et le soleil brûle le ciel tous les soirs quand il se retire.
Et chaque jour, je pense, je philosphise (certains plus que d'autres, tout dépend de l'humeur), je relativise, j'optimise, je kiffe à fond, je broie du noir, du rose, du gris, du rouge... Et ça occupe bien toute une journée ça... en plus du vrai boulot que j'ai. Les camions, c'est fini. Enfin professionnellement en tous cas. Le boulot, c'est un peu comme un pull en laine, on fait et défait les mailles.
C'était bien, merci au revoir. Les méandres du cerveau chilien sont encore un peu trop flous à mon goût, ou bien au contraire trop transparents pour que je perde mon temps et mon énergie à comprendre ce qu'il se passe. Tu veux, tant mieux, tu veux pas, tant pis.
Maintenant, à moi le merveilleux monde d'Angela Bower ("Madame est Servie", ze working girl!) et de la publicité, de la communcation de groupe, du marketing global, j'en passe et des meilleurs.
Le boss chilien a ses défauts, mais sa principale qualité (bon, je ne l'ai testée que 2 fois) est de donner sa chance au débutant. "Tu sais pas? pas grave, tu as envie d'apprendre?".
Et souvent, ça marche. Pour moi en tous cas, ça fonctionne plutôt bien. Compte pas tes heures, ni tes repas pris à ton bureau, ou des jours sans même déjeuner, et toi aussi tu seras successful mon fils/ma fille! (enfin pas aujourd'hui ni demain, mais un jour, c'est sûr...)
Du coup, brutalement mais sans que je m'en aperçoive, l'été s'est terminé discrètement, l'hiver est arrivé secrètement et les bonnets, manteaux, écharpes et moufles sont à nouveau une constante au menu du jour. La Cordillère blanchit, un peu plus chaque fois qu'il pleut sur Santiago. La saison de ski est à quelques encablures, voilà qui tombera bien pour aérer la machine infernale qui me sert de cerveau.
La terre continue à trembler, surtout dans les régions du Maule et du Bio-Bio, les plus sévèrement touchées par le tremblement de terre du 27 février. Mais parfois encore un peu entre Valparaiso et Santiago. Comme ça, on n'oublie pas... Pas que ce soit du domaine du possible d'ailleurs, la tragédie alimente toujours et encore les conversations. La pluie et le froid s'abattent sur les pauvres gens abrités dans des tentes de fortune. Le gouvernement actuel tire dans les pattes du gouvernement précédent, tout le monde se renvoie la balle, la patate chaude brûle les doigts des festoyeurs quand la plèbe s'embourbe. Des efforts indéniables ont été, sont et seront faits. Il n'empêche, pour un pays qui se voulait sans bidonville en 2010, c'est un énorme pas en arrière.
C'est de la faute de personne, c'est la vie, c'est comme ça.
C'est pas joyeux, on évite de regarder les infos qui ressemblent à s'y méprendre à du gavage d'oie.
Mais ça va, hein! Ma vie au Chili tourne comme une mécanique bien huilée. Parfois un grain de sable vient se coincer entre deux rouages, mais il est rapidement écrasé et réduit en fine poussière. Les engrenages ne se bloquent pas pour l'instant, ça gère.
La semaine dernière, au ciné d'art et d'essai de mon quartier, j'ai vu le film d'Agnès Jaoui "Parlez moi de la pluie".
Et bien c'est ce qu'on fait ici en ce moment, on parle de la pluie... surtout quand il fait beau.