Quelques pensées à J-1.5...

NYC, USA
Samedi 27 septembre 2008

La question récurrente de ces derniers jours, voire semaine: "Comment tu te sens à l'approche de ton retour?" et ma réponse assez persistante "je profite là, je verrai le moment venu, j'y pense pas."

Et ben je n'ai jamais été si près de ce moment, celui de remonter dans l'avion, encore une fois, mais cette pour boucler la boucle, pour terminer mon "Tour du monde" (je vous renvoie à la définition officielle de ce qu'est un tour du monde). Quasiment 15 mois se seront écoulés depuis ce jour de juillet 2007 où je me suis envolée vers l'Inde, presque inconsciente, et sûrement pas préparée à ce qui m'attendait. Et tant mieux! D'ailleurs c'est impossible de se préparer à ce genre d'expérience.

Bon, pour ceux qui pensent que ça ne me fait ni chaud ni froid de rentrer, sachez que cela fait une semaine que je ne dors pas plus de 2 ou 3 heures par nuit. Les souvenirs remontent à la surface, les émotions jouent aux dominos comme pour une finale de Domino Day aux Pays-Bas...Des millers d'émotions, de couleurs différentes, qui me tombent dessus, chacune en entraînant une autre, et vice versa.
Je me suis surprise ces derniers jours, à sentir les larmes me monter au nez en pensant en m'imaginant rentrer chez moi. Ou alors en repensant à ces dizaines de personnes croisées sur la route, ces paysages, enfin tout quoi...
Pendant les deux premiers mois, j'ai dit "je viens de commencer mon tour du monde...je vais être loin de chez moi pendant longtemps...".
Puis j'ai longtemps dit "je suis partie il y a un moment, je suis en plein dans mon voyage, il me reste encore du temps avant de rentrer".
Et puis d'un coup, j'ai réalisé que je disais "J'ai voyagé 15 mois, je rentre dans un mois, 15 jours, une semaine...demain...".

Et ben rien que ça, rien qu'écrire ça, hop, ça me repique les yeux. La fatigue physique s'accumule, mais la fatigue psychologique, cette tension mine de rien qui m'a tenu compagnie ces longs mois (oui, voyager seul n'est pas de tout repos quand même), qui retombe...ou alors qui ne fait peut-être qu'augmenter...

En fait je sais pas du tout ce que je ressens, parce qu'à J-1.5 et à quelques heures de revoir mon frère, je ne suis toujours pas sûre de réaliser. Réaliser quoi? que j'ai réalisé mon rêve? C'est marrant d'ailleurs cet emploi de "réaliser"...

Ce matin, en descendant du bus qui venait de Montreal, je suis montée dans un taxi dont le chauffeur était indien. Il m'a demandé d'où je venais... Et bien je n'ai pas su quoi répondre, j'ai parlé d'un long voyage, qui avait d'ailleurs commencé en Inde, coïncidence...

Par contre, quand il m'a demandé où j'allais, j'ai répondu instantanément mais comme pour moi-même: "chez moi, je rentre chez moi... "*

*(Ceci dit ça ne l'a pas aidé à savoir où me déposer dans New York).