Varanasi,
samedi 25 août 2007
samedi 25 août 2007
Mon premier jour chez les « Mother Theresa’s sisters of Charity » de Bénarès…c’était une envie de longue date que celle de faire un peu de bénévolat en Inde. Je ne sais pas exactement à quand remonte cette idée, mais je me souviens que c’est ma Grand-Mère (celle-là même qui signe Mamie Bloo ses commentaires sur ce blog) qui m’a parlé de Mère Thérésa pour la 1ère fois, il y a de ça une bonne vingtaine d’années, à la louche. Il est évident qu’on ne peut qu’admirer cette femme, et son œuvre, poursuivie aujourd’hui non seulement à Calcutta, mais partout en Inde. Célèbres surtout pour leurs actions envers les lépreux (encore terriblement nombreux dans ce pays), les « Sœurs » s’occupent également de fournir aux enfants les plus défavorisés une éducation et des repas au sein de leur dispensaire.
La renommée de l’action de Mère Thérésa a deux effets principaux sur la communauté « routarde ». Le premier, positif, est que des dizaines de bénévoles se présentent chaque jour aux dispensaires de Calcutta pour fournir une main d’œuvre gratuite, le temps de leur séjour. Le second est un peu le revers de la médaille de cette renommée…Les voyageurs ignorent peut-être que dans de nombreuses autres villes en Inde, il est également possible de donner un coup de main aux « Sisters » comme les appellent affectueusement les autochtones. Et que partout comme à Calcutta, elles sont ravies d’avoir toute l’aide à leur disposition.
J’avais prévu initialement de faire comme tout le monde, puisque pour moi « Mère Thérésa » rimait avec « Calcutta ». Et c’est en me baladant, le jour de mon arrivée à Bénarès, que je me suis retrouvée devant le dispensaire local. Alors plutôt que de suivre le troupeau de bonne volonté de Kolkata, j’ai décidé de rester plus longtemps dans cette ville sainte, dont j’apprécie l’atmosphère si particulière, et la taille, enfin à échelle humaine. Certes, il y fait chaud, la saleté est bien plus présente ici qu’ailleurs, mais peu importe.
Et je ne regrette absolument pas. Ce matin à 8h, je me suis rendue sur place, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. J’imaginais peut-être devoir être auprès des malades, affronter des images terribles…Mais ce fut loin d’être le cas. Dès mon arrivée, l’une des sœurs m’a remis un tablier et m’a dirigée vers les femmes qui s’occupaient du linge. Ici, hommes et femmes sont séparés. Certes, certaines des personnes que j’ai rencontrées sont malades, physiques ou mentales, handicapées pour beaucoup mais plus légèrement que je ne l’imaginais. J’imagine bien que les gens les plus souffrants sont au calme et ne peuvent effectuer aucune des tâches ménagères qui incombent aux pensionnaires.
Les femmes notent à peine ma présence et me confient rapidement la tâche de monter sur la terrasse étendre le linge. J’ai donc fait un certain nombre d’allers-retours entre la cour et le toit pour étendre le linge de ces dames. Une fois l’opération « corde à linge » terminée, on m’a envoyée en cuisine. Je ne sais pas combien de bouches doivent être nourries ici chaque jour, mais ça doit faire du monde, et faire à manger pour tout le monde nécessite du temps et de la main d’œuvre. Ici, je rencontre la seule autre routarde du dispensaire, une Madrilène, qui revient du Népal pour un deuxième séjour d’un mois à Bénarès. Dans la « vraie » vie, elle est dans l’informatique…Mais aujourd’hui, elle épluche des oignons. Pour ma part, je me retrouve par terre avec 5 ou 6 femmes et jeunes filles à faire des « chapati », ces petites galettes de pâte qui sont un peu le pain des Indiens. Une fois que c’est terminé, il faut s’occuper de trier des épinards, ou un truc vert du même genre. Puis c’est un énorme sac de maïs auquel ma collègue espagnole et moi nous attaquons, bientôt rejointes par une Sœur et une pensionnaire.
Je vous donnerais bien le prénom de mon alter ego espagnole, mais je ne peux pas car je ne l e connais pas. En fait, personne, du moment où je suis arrivée, ne m’a posé de questions à part mon pays d’origine. Mais ni mon nom, ni mon âge, ni pourquoi, ni comment…On vient, on entre, on aide, et une fois les tâches du jour terminées, on s’en va. Alors selon les jours, c’est plus ou moins tôt, mais avant midi en principe.
A 50 mètres du foyer de Mère Thérésa, il y a un autre dispensaire, de taille beaucoup plus modeste, avec une petite pancarte à l’extérieur : « Agir pour Bénarès ».
J’entre, et je fais la connaissance de Chris, une Française, établie ici depuis 5 ans. Elle a ouvert ce petit dispensaire, où un médecin local consulte 3 fois par semaine au prix de 10 roupies, qui servent à acheter du matériel ou des médicaments. Elle n’est pas médecin, mais elle s’occupe, avec son assistant Ram, un autochtone, de soigner les bobos, plus ou moins graves, des gens du quartier. C’est tout autant à but médical que social. Les enfants viennent la voir pour la moindre petite égratignure, mais également les victimes des morsures de chiens errants (particulièrement agressifs à Bénarès), ou de brûlures…Ils savent qu’ils trouvent ici un sourire rassurant, une oreille attentive, une chaleur humaine réconfortante à laquelle ils sont si peu habitués.
Les touristes de passage lui laissent leurs médicaments lorsqu’ils sont sur le point de rentrer, et certains lui font parvenir du matériel de première nécessité depuis la France.
Chris ne leur pose pas de questions et n’a pas la prétention de se prendre pour un hôpital, mais simplement d’apporter, et c’est déjà énorme, un réconfort physique et moral ainsi qu’un soutien vers l’éducation des enfants. Arriver à envoyer les enfants des rues à l’école, les filles en particulier, n’est pas une mince affaire, mais même si ce n’est que 5 ans, au moins cela leur permet d’apprendre à lire et à écrire.
Si vous allez à Varanasi, allez saluer Chris et Ram dans leur dispensaire du Shivala Ghat, près des Sisters de Mère Thérésa. N’hésitez pas à lui apporter bétadine, bandes, tulle gras, surplus d’antibiotiques, désinfectants, coton…Tout ce qui pourra lui servir pour continuer à panser les plaies de ces gens qui n’ont probablement qu’elle pour les aider à aller mieux...
Ce petit texte bien sympathique est comme une photo, rempli de détail qui nous laisse imaginer quelque chose de marquant.
ReplyDeleteEt si j'allais chez le coiffeur?
Encore un récit très interessant et les photos qui vont avec, merci !
ReplyDeleteBonne continuation, on pense à toi...
Bises
Pascal
ma petite fille, je suis trés fière de toi, je pense que cotoyer la misère, fait prendre conscience de ce qui se passe dans le monde, et relativiser ts les petits ennnuis de la vie quotidienne,alors va toujours avec le sourire,c'est le plus doux des réconfort. toute mon affection pour toi
ReplyDeletebravo pour les photos meme si ton
ReplyDeleteappareil n'est pas au top !!
continues ton voyage en prenant bien garde a toi . papyduquercy
qui t'embrasse bien fort .
agir pour benares est un dispensaire monte par michel battle et aide de chris et ram qui restent sur place plus de detail sur le dispensaire a google en tapant agir pour benares
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