Phnom Penh,
dimanche 14 octobre 2007
dimanche 14 octobre 2007
Aujourd’hui dimanche, J-2 avant mon départ du royaume khmer, c’est le moment ou jamais pour visiter quelques sites soi-disant incontournables.
Pour ma part, j’ai décidé ce matin de placer ma journée sous le signe de la folle gaieté en commençant par faire un tour à la décharge, « Rubbish Mountain » (la montagne des ordures) comme l’appelle les autochtones. Plus que la décharge, ce sont les gens et surtout les enfants qui y vivent, qui m’intéressent. Des familles entières y sont installées, et payent un droit à je ne sais qui pour pouvoir utiliser les ordures déversées ici quotidiennement. Leur but est de recycler et de revendre, principalement.
Mais première déception, peu surprenante : à la suite des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Phnom Penh ces derniers jours, le chemin de terre qui mène jusqu’à la décharge est absolument impraticable en deux-roues. Les ornières sont de vraies mares, profondes, boueuses et la chute est quasi inévitable.
Avec un peu de chance, s’il ne pleut pas entre aujourd’hui et demain, le chemin aura peut-être un peu séché.
En relation directe avec la décharge, il y a l’association créée par un couple de Français, « Pour un Sourire d’Enfant ». Installée de l’autre côté de la route, cet endroit a pour but de sortir les enfants de la décharge, de leur enseigner un métier (coiffure, couture, hôtellerie/restauration), de les éduquer, de les soigner, de les protéger de la violence de certains adultes, de les sortir de la drogue etc. Les parents qui acceptent d’envoyer leurs enfants au centre plutôt qu’à la décharge sont dédommagés en échange d’un engagement formel.
Il est possible d’aller visiter le centre, mais également, et c’est recommandé, d’aller déjeuner au restaurant-école « Le Lotus Blanc » où les enfants apprennent les métiers de la restauration, salle et cuisine. Le service y est digne d’un établissement étoilé, et les plats plus que raffinés…Toutefois, et c’est encore bien ma chance, P.S.E est fermé le samedi et le dimanche. Me voilà devant les grandes grilles fermées ! Ca me rappelle étrangement le coup du Taj Mahal, où je m’étais rendu un vendredi, seul jour de fermeture hebdomadaire. C’est la faute à pas de chance !
Bon, et bien pour terminer cette brillante matinée décidément bien joyeuse, je décide de me rendre enfin aux Killing Fields, l’endroit où ont été exécutés des centaines de Cambodgiens lors du régime de Pol Pot.
Ah, j’avais prévenu ! Gaie matinée, entre les enfants de la décharge et les souvenirs du génocide.
Le site se trouve à une quinzaine de kilomètres de Phnom Penh, dans la campagne, au bord d’un lac. L’endroit est plutôt paisible. C’est assez difficile d’imaginer les horreurs qui ont été commises à cet endroit il y a à peine une trentaine d’années. Quelques panneaux explicatifs, ainsi qu’un immense monument commémoratif où sont exposés des centaines de crânes humains sont là pour nous aider à prendre conscience de l’ampleur du massacre.
Mais je dois être honnête. Je m’attendais à être bouleversée par ce que j’allais voir, comme l’ont été des touristes que j’ai croisés au cours de mon séjour à la Guest House. Or, cela n’a pas été le cas. Le ciel était certes nuageux ce matin, mais bleu. Et l’herbe très verte. Les oiseaux gazouillaient dans les grands arbres…
En ce qui me concerne, l’horreur de ce génocide, je l’ai « vécue » par l’intermédiaire de mon ami le docteur Tito, quand il m’a raconté le massacre de 7 de ses sœurs, son exil en France etc. Ou bien lorsque mon ami Kim San m’a expliqué qu’il avait perdu 7 oncles et tantes également.
Bien sûr qu’il est important d’avoir un endroit où l’on peut aller, imaginer, se recueillir et prier, comme je l’ai vu faire par 3 ou 4 personnes tout à l’heure. Mais vivre chaque jour avec les enfants, les rescapés, les Cambodgiens qui ont encore ce terrible épisode profondément gravé en eux, c’est autrement plus émouvant. Les entendre en parler, froidement, avec une émotion entièrement dissimulée, alors qu’ils en souffrent encore, c’est terrible, je trouve.
Enfin, je ne regrette pas d’avoir vu cet endroit, cela permet d’imaginer concrètement le déroulement de ces actes inhumains.
Le mystère demeure, toutefois : comment un être humain peut-il être à l’origine du massacre, et de la mort de milliers de gens ? Perso, ça me dépasse…
oui,la folie humaine existe,chaque jour des milliers d'individus dans le monde y sont confrontés, rien que cette pensée fait froid dans le dos... mais il faut voir,même si ce n'est pas beau, pour bien savoirque l'être humain peut se révèlé en dessous de tout. les photos sont saisissantes de vérité. je te souhaite une bonne suite pour ton prochain pays, je t'embrasse trés fort
ReplyDeletela difference entre l'animal et l'animal humain, c'est la mechanceté et la cruauté..... gratuite.
ReplyDeletebonne continuation!