20.2.09

Doutes, remise en question, solitude et Sedatif PC

Ouais, des fois, ça va pas. J'écris toujours quand ça va, rarement voire jamais quand ça va pas. Et bien pour changer, aujourd'hui, c'est pas la grande forme.
Déjà quand on habite près de sa famille, de ses amis, que l'on a un job, on peut, selon son caractère, avoir de grands moments de déprime, de solitude...et l'ambiance du moment ne contribue pas à voir la Vie en Rose...
Mais quand on a fait le choix de partir loin de tous ses repères, de tenter l'aventure ailleurs, parce qu'on estime que ça vaut la peine, et bien il y a plein de beaux moments, mais il y a aussi beaucoup de moments difficiles, surtout dans les débuts. L'installation demande un peu d'ajustement de chaque côté, de la patience, de la persévérance. Et si on peut avoir un peu de soutien, celui que l'on attend généralement de la personne que l'on est éventuellement venu rejoindnre, c'est pas plus mal. Toutefois, je me dis qu'au final, on est tous seuls, soutien ou pas. Le pire, c'est juste d'etre seul quand on est deux. Il ne faut pas perdre de vue que c'est un grand changement pour chacun des partis en présence.
Les démarches administratives frustrent, l'éloignement énerve (être loin pour les grandes occasions, moi j'en prendrai jamais l'habitude), les recherches d'emploi infructueuses inquiètent, l'absence d'amis sur place, de personnes chez qui débarquer quand ça va pas, ça démultiplie l'impression de solitude à l'infini... Et pas de saucisse/aligot pour faire passer tout ça, pas de saint-nectaire, de chocolat noir 75%, de bon expresso... Et puis on n'a pas envie d'inquiéter sa famille, on est fort, on prend sur soi, on peut même aller jusqu'à prendre le remède miracle, le "Sédatif PC". Petite invention homéopathique pour états anxieux...
Personne ne peut comprendre la situation, alors "oui", je suis forte, courageuse, j'ai fait le tour de la planète en solitaire...mais c'était un choix. Si maintenant je suis seule parfois au point d'en être malade, c'est pas un choix. C'est subi, c'est dur, mais ça semble être inhérent à la situation. Peut-être être ceinture noire d'indépendance et se sentir malgré tout dépendant de quelqu'un, de son humeur, de son bon vouloir? Où sont passées cette énergie et cette motivation qui me caractèrisent, en règle générale? Absorbées et détruites par le trou noir de la mauvaise humeur passagère de l'être cher? Quelle idiotie, quelle erreur, et pourtant, c'est ainsi... Une situation similaire entourée des miens, et j'envoie balader le trou noir, son propriétaire et son caractère de merde...
Et cette situation à 14000km de chez soi, on se planque dans ses épaules, on tente de construire une petite cabane avec quelques branchages fragiles, on se réfugie dans sa tête et on rajoute une pierre à l'édifice de la catastrophe imminente, peut-être...
Faut-il persévérer, y croire, ou ne pas s'entêter?
Les Clash disaient "Should I stay or should I go? If I stay there will be trouble, and if i go it will be double"...
Lara Fabian, elle, nous a fait part d'une réflexion pertinente "J'y crois encore, on est vivant tant qu'on est fort, on a la foi tant qu'on s'endort, la rage au ventre".

En même temps, on a tous des jours avec, des jours sans, si la vie était facile, ça se saurait, alors la plus grande des sagesses ne serait-elle pas d'avoir un peu de patience?

7 comments:

  1. Courage, et les meilleures décisions sont les tiennes...

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  2. Salut lau,

    C'est si beau cette force associée à cette fragilité temporaire!

    On n'est jamais seul : ceux et celles qui nous manquent nous aident à leur insu en nous faisant reflechir sur ce qu'ils auraient fait.

    Les doutes: oublie! tu as pas mal gambergé (trop a mon avis!) et ca n'a rien changé. Défoules toi dans une activité quelconque : ca occupe et on peut avancer sans s'en apercevoir.

    Coté sentiments, il vous faut juste vous harmoniser : ca prend du temps mais ça en vaut toujours le coup.

    Mes ecrits peuvent paraitre pedants. Soit, mais avec un peu de recul, ce ne seront que l'expression d'une affection bien placée.

    bises,

    Hervé.

    P.S. : "l'important est de jamais desesperer" ;-)

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  3. Le problème que tu soulèves est capital : on s'imagine bien souvent au départ que le bonheur est toujours loin de chez soi et que c'est mieux ailleurs ; or, c'est rarement vrai, et pour que ca réussisse dans la durée il faut une solidité conjugale, amicale, familiale locale, professionnelle, hors du commun.

    Mais toi tu as encore une chance : celle de pouvoir essayer une nouvelle vie... et de rentrer chez toi si besoin. C'est rarement le cas pour une majorité de migrants dans le monde.

    Courage à toi en tout cas, mais juste un conseil vécu, si ca ne va pas, n'insiste pas, inutile de se briser contre un mur car d'autres aventures valent le coup d'etre vécues !

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  4. courage lau...et puis ça arrive a tout le monde des moments bas, de doute, ou rien ne va comme on veut...
    tu sais perso chui pas a des milliers de km de mes parents (ils sont dans le sud et moi region parisienne mais jpeux pas les voir comme j'veux) mais parfois j'éprouve les memes sentiments que tu viens de décrire..solitude, doute, meme si on a une epaule ou une personne vers qui se tourner quand ça va pas on reste tout seule mine de rien...

    mais c'est qu'une passage..demain sera un autre jour ;)

    bonne chance, bon courage et bonne continuation! rien n'te resiste ;)

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  5. Courage soeurette.....


    Bisous,

    Marc

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  6. Le plaisir différé ... pense y dans ces moments!

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  7. bonjour laurianne
    merci
    merci de ce délicieux voyage que tu nous fais partager
    bien sur il eut été plus judicieux de ma part de laisser un com sur les montagnes enneigées ou sur ces magnifiques couchers de soleil mais bizarement c'est sur ce message que j'ai envie de laisser ma signature
    merci de nous prendre dans tes bagages pour nous montrer comme quoi le monde est beau et qu'il est important de se battre pour lui
    merci de nous donner cette chance
    je n'ai pas eu le courage , je ne me suis pas donné les moyens et maintenant j'ai bien conscience qu'il est un peu tard
    c'est un reve que je n'ai pas concrétiser
    alors , les reves que l'on vie sont les plus merveilleux , les plus grands et ceux qui laissent le plus de souvenirs
    ils sont parfois difficiles a réaliser mais vallent a tous les coups les souffrances et les pleures que l'on doit endurer
    et si un jour il est difficile d'avancer parceque tes chaussures sont lourdes parceque la fatigue pese sur tes épaules et que l'envie la volonté ou le courage te fuit pense que c'est une chance ,que demain il fera meilleur et que les souvenirs eux resteront toute ta vie

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