23.5.10

Spleen du dimanche soir, bonsoir!


Santiago, Chili. Dimanche 23 mai 2010

Le temps file bien trop vite lorsqu'on a la tête dans le guidon, lorsqu'on se réveille chaque matin avec un challenge à relever... Et on se met à procrastiner des éléments de sa vie auxquels on attache pourtant une importance loin d'être mineure.
Bref, je suis super occupée, et je ne prends pas (en admettant que je puisse même l'avoir) le temps de raconter toute cette vie qui me tient pourtant si occupée. En même temps, est-ce que ça intéresse vraiment quelqu'un en-dehors de mon proche entourage? Mouais, bof...

Parmi les trucs rigolos que j'ai pu faire ces derniers temps, il y a 2 interventions à la radio. L'une chez Eric Lange dans "Allo la Planète" sur France Inter, et l'autre chez Charlotte Pozzi et Jean-Seb Petitdemange sur RTL. Pour raconter quoi? ma vie, encore... ma vie d'expatriée française au Chili, ici, là-bas, si loin derrière les montagnes, là où la terre tremble et le soleil brûle le ciel tous les soirs quand il se retire.
Et chaque jour, je pense, je philosphise (certains plus que d'autres, tout dépend de l'humeur), je relativise, j'optimise, je kiffe à fond, je broie du noir, du rose, du gris, du rouge... Et ça occupe bien toute une journée ça... en plus du vrai boulot que j'ai. Les camions, c'est fini. Enfin professionnellement en tous cas. Le boulot, c'est un peu comme un pull en laine, on fait et défait les mailles.
C'était bien, merci au revoir. Les méandres du cerveau chilien sont encore un peu trop flous à mon goût, ou bien au contraire trop transparents pour que je perde mon temps et mon énergie à comprendre ce qu'il se passe. Tu veux, tant mieux, tu veux pas, tant pis.
Maintenant, à moi le merveilleux monde d'Angela Bower ("Madame est Servie", ze working girl!) et de la publicité, de la communcation de groupe, du marketing global, j'en passe et des meilleurs.
Le boss chilien a ses défauts, mais sa principale qualité (bon, je ne l'ai testée que 2 fois) est de donner sa chance au débutant. "Tu sais pas? pas grave, tu as envie d'apprendre?".
Et souvent, ça marche. Pour moi en tous cas, ça fonctionne plutôt bien. Compte pas tes heures, ni tes repas pris à ton bureau, ou des jours sans même déjeuner, et toi aussi tu seras successful mon fils/ma fille! (enfin pas aujourd'hui ni demain, mais un jour, c'est sûr...)

Du coup, brutalement mais sans que je m'en aperçoive, l'été s'est terminé discrètement, l'hiver est arrivé secrètement et les bonnets, manteaux, écharpes et moufles sont à nouveau une constante au menu du jour. La Cordillère blanchit, un peu plus chaque fois qu'il pleut sur Santiago. La saison de ski est à quelques encablures, voilà qui tombera bien pour aérer la machine infernale qui me sert de cerveau.
La terre continue à trembler, surtout dans les régions du Maule et du Bio-Bio, les plus sévèrement touchées par le tremblement de terre du 27 février. Mais parfois encore un peu entre Valparaiso et Santiago. Comme ça, on n'oublie pas... Pas que ce soit du domaine du possible d'ailleurs, la tragédie alimente toujours et encore les conversations. La pluie et le froid s'abattent sur les pauvres gens abrités dans des tentes de fortune. Le gouvernement actuel tire dans les pattes du gouvernement précédent, tout le monde se renvoie la balle, la patate chaude brûle les doigts des festoyeurs quand la plèbe s'embourbe. Des efforts indéniables ont été, sont et seront faits. Il n'empêche, pour un pays qui se voulait sans bidonville en 2010, c'est un énorme pas en arrière.
C'est de la faute de personne, c'est la vie, c'est comme ça.

C'est pas joyeux, on évite de regarder les infos qui ressemblent à s'y méprendre à du gavage d'oie.
Mais ça va, hein! Ma vie au Chili tourne comme une mécanique bien huilée. Parfois un grain de sable vient se coincer entre deux rouages, mais il est rapidement écrasé et réduit en fine poussière. Les engrenages ne se bloquent pas pour l'instant, ça gère.

La semaine dernière, au ciné d'art et d'essai de mon quartier, j'ai vu le film d'Agnès Jaoui "Parlez moi de la pluie".
Et bien c'est ce qu'on fait ici en ce moment, on parle de la pluie... surtout quand il fait beau.

7.5.10

Yann Tiersen sur une scène chilienne!

Yann Tiersen volverá a presentarse en Santiago

El fracés se presentará a fin de mes en el teatro Nescfé del Las Artes. La venta de entradas comienza el 10 de mayo.

6.5.10

Raining @ Santiago.

Le lampadaire illumine, le bus passe, le ciel se vide.


(c) Lau. 050510

3.5.10

Moby au Chili: Prends ta claque et rentre chez toi!

Santiago – MoviStar Arena – 27 Avril 2010


Un maigrelet chauve à lunettes habillé sans trop de style avec un vieux t-shirt noir et le pantalon assorti, on ne peut pas dire que ça fasse rêver…Et pourtant ! si cet énergumène s’appelle Moby, ça change tout !


On ne peut pas dire que j’en sois à mon premier concert, loin de là…Mais je dois dire que j’ai pris une grosse claque hier soir ! Ça ne s’annonçait pourtant pas si bien que ça… Heure de concert annoncée : 21h. A 20h45, la salle est loin d’être pleine, vraiment très très loin. Première partie : Kelly Scarr monte sur scène, avec Joe et Joe…Une voix de dingue, mais un univers très particulier, très personnel, et qu’elle a eu du mal à imposer au public chilien encore parsemé. La salle se remplit, petit à petit…J’étais dans la fosse, « cancha VIP » c’est-à-dire l’espace situé entre la scène et la console. Et j’avais de l’espace pour respirer, et danser…ce qui est relativement rare, car habituellement pris d’assaut par les fans cherchant à être au plus près de leur idole.



Moby a fait son apparition a 21h30, avec simplement son batteur (coiffé et habillé tel Moby) et ouvre le show presque discrètement avec « Extreme Ways », un instrumental mélodieux, calme qui ne laissait pas présager de ce qui allait se produire par la suite.

Puis sont arrivés sur scène notre Kelly Scarr au clavier, la jolie Australienne blonde-bassiste, la petite Liz au violon et la sculpturale et touffue Joy, LA voix !

Et nous sommes entrés dans le vif du sujet, avec « BodyRock », un classique, destiné a chauffer l’ambiance…Et ça a fonctionné comme par magie.


Je n’ai jamais assisté à un concert où la setlist était aussi parfaite dans la progression vers la folie transcendantale. Petit à petit, the Little Idiot, comme Moby se surnomme lui-même, nous a fait monter vers une transe complètement inattendue, digne de la plus grande rave party ! Stroboscopes, lights de folie, voix envoutantes, mélodies incroyables et les meilleurs arrangements. La perfection ! Modestement, littéralement parfait ! Et Moby aux congas, c’était pour moi du jamais-vu, mais j’ai fondu d’amour devant cette petite tête d’épingle complètement dévoué à nous faire rentrer le rythme de ses congas sous la peau coûte que coûte. Beaucoup d’extraits de « PLAY », et puis quelques-uns moins anciens comme « We are all made of stars », une reprise de « Walk on the Wild Side » de Lou Reed, une spéciale dédicace à toutes les victimes du Tremblement de Terre avec « Why does my heart feel so bad »


Et puis les nouveaux sons, sauce électronique façon DJ. Le Movistar Arena a été transformé en Ministry of Sound du Chili ! Enorme mix sur « Raining Again », rappel avec « Lift Me Up » qui m’a rappelé mes sessions de jump-kangourou dans le studio de PRS. Le rappel continue avec « Honey » le titre qui ouvre l’album Play…et comme un ovni, en place et lieu du bridge, débarque une reprise de Whole Lotta Love de Led Zeppelin, Moby au solo de guitare et Kelly Scarr pour la voix…Enormissime, mais qu’on me pèle le crâne si on était plus de 2 à connaître et chanter ce monument… A priori, au Chili, on ne peut pas aimer Moby et connaître Led Zep…dommage, graves lacunes. Peu importe, le final fut grandiose avec version mixée et largement étendue de « Feeling So real ».


Je suis rentrée chez moi sur un nuage d’adrénaline, éblouie et pas spécialement pressée de m’en remettre ! La vache, il a déchiré le petit tondu !!!