12.1.09

Chili: un point sur la situation politique


S'installer dans un pays étranger, c'est aussi s'informer de ce qu'il s'y passe, et plus particulièrement en matière de politique et d'élections présidentielles. Alors pour info, voici une petite info sur le Chili en ce moment.


Lu dans Courrier International.com, le 9 janvier 2009.



CHILILa droite en tête des sondages
La température de la politique chilienne monte avec le thermomètre de l'été austral. Pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet, en mars 1990, un candidat du parti de droite (Rénovation nationale) est le grand favori pour l'élection présidentielle (la prochaine aura lieu en décembre 2009). Trois enquête nationales révèlent que Sebastian Piñera recevrait 41 % des intentions de vote contre 9 % pour l'ancien président Eduardo Frei du parti démocrate chrétien.

Malgré un nombre important de candidats à l'élection, la bataille se livrera vraisemblablement entre ces deux hommes, et, pour la première fois en quatre élections présidentielles, le pays ne verra pas un candidat de centre gauche partir favori. A droite, l'annonce de ces sondages a provoqué une euphorie à la mesure du discrédit dont souffre le parti depuis plusieurs années, explique El País. Les partisans de Piñera évoquent désormais la possibilité de gagner au premier tour. Un scénario possible, si l'entrepreneur-candidat obtient le soutien du parti centriste.

Très critiquée il y a quelques mois pour sa politique sociale jugée insuffisante, l'actuelle présidente Michelle Bachelet, à la tête d'une coalition de centre gauche, remonte actuellement dans les sondages. Car sa gestion de la crise économique a permis de soutenir de nombreux secteurs en difficulté et même de baisser les impôt

Je suis ici depuis trop peu de temps pour me rendre réellement compte des changements à apporter, mais il est évident que socialement, il y aurait quelques améliorations flagrantes sur lesquelles travailler. Toutefois, je ne sais pas si la droite serait la mieux placée pour ça.

La première des choses à laquelle je pense, c'est un retour à la légalisation de l'avortement. Il a été autorisé il y a quelques années, puis sous la pression de la droite conservatrice, il a été à nouveau interdit. Seules se font "opérer de l'appendicite" (officiellement...officieusement, il s'agit d'une IVG) les jeunes filles qui ont les moyens. Autant dire que le nombre de mineures enceintes, jeunes mamans souvent laissées par leur partenaire masculin, effrayé par la situation, est très impressionnant. Ca freine l'accès aux études supérieures de beaucoup de filles, les enferme dans une situation souvent précaire, et ainsi se retrouvent 3 ou 4 générations vivant sous un même toit. Bien sûr, il faudrait aussi que l'éducation sexuelle soit effective au lycée, et l'accès aux moyens de contraception un peu facilité.

Le Chili est définitivement un pays qui avance, qui se développe vraiment bien et qui, dans certaines domaines, n'a rien à envier à d'autres contrées de la Vieille Europe, mais sur le plan social, il est évident qu'il y a de gros changements primordiaux à mettre en oeuvre.

Il faut y croire. A suivre...

8 comments:

  1. ah c'est épique chez les frères Pinera ! Un chicago boy ministre sous l'ère pinochet, un musicien, et maintenant le businessman milliardaire qui postule inlassablement à la présidence !

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  2. Côté avortement, je crois plus à l'éducation en amont...mais de ce côté-là, le Chili n'a rien à envier à la France...tant de jeunes filles (ou de garçons d'ailleurs, il parait qu'il faut être deux) ignorent totalement le principe de fécondation, ou se repaissent de fausses informations....dans un monde où l'excédent d'informations flotte partout autour de nous, c'est assez dingue.
    Sinon, est-ce que la droite chilienne implique un certain nationalisme? ou est-ce juste défendre le parti des plus riches?

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  3. Je ne suis pas bien sûr que la première chose que demandent les chiliens est l'avortement...

    C'est un prisme un peut trop français, ça (l'un des dadas de Courrier International d'ailleurs).

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  4. Bien sûr qu'il faut y croire, et il est clair qu'on doit abandonner tout sentiment de supériorité envers des pays qu'on aurait tort de considérer comme pas tout à fait aussi avancés que nous. Ils peuvent nous en remontrer dans pas mal de domaines.
    Non seulement on doit éviter la condescendance, mais en plus on n'est certainement pas les mieux placés pour donner des leçons.

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  5. avortementivg.com, que sais-tu toi de ce que demandent les Chiliens? De plus, je n'ai pas prétendu que c'était ce qu'ils demandaient. Je crois être suffisamment immergée dans la société maintenant depuis quelques mois, pour me rendre compte à quel point ce problème est un frein au développement et à l'émancipation de très nombreuses femmes. Je parle de ce qui me touche, ce que je comprends, je ne donne de leçons à personne ni ne prétend avoir la science infuse. Et puis au final, je suis française, alors je vois les choses comme je peux. Et je cherche à comprendre...Maintenant si toi même tu en sais un peu plus, je serais ravie que tu nous fasses partager tes informations.

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  6. ma belle, une dictature ne s'efface pas d'un coup d'éponge, il faut le temps pour remettre un pays sur pieds, les réformes se font les unes aprés les autres. C'est à la tête du pays de savoir ce qui est le + urgent d'entreprendre, c'est pourquoi le vote est primordial, car la tête est placée par les électeurs. Pour les jeunes filles prises au piège, c'est d'abord l'éducation des parents pronant la responsabilité aussi bien aux filles qu'aux garçon. C'est sur la réflexion de ce qui précède, que je t'embrasse trés fort

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  7. Mais je ne suis pas là à dire ce qu'il faut faire ou ne pas faire, Dieu m'en garde. Je donne un avis, le mien en l'occurrence, sur un problème qui me semble en engendrer bien d'autres. Tout ça repose bien sûr sur l'éducation, mais socialement, il y a des choses urgentes à faire aussi.

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  8. Ouh là, j'imagine que ça chauffe sous tes racines, presqu'autant que pour ta soirée salsa...
    J'espère que tu as remarqué que malgré un système éducatif très développé en France, ses "victimes" ont toujours du mal avec la langue française.

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