31.10.07

Laos: Hanoi - Dien Bien Phu "Flashback"

Luang Prabang,
Mercredi 31 octobre 2007


Happy Halloween!
Je suis au Laos, depuis 4 jours maintenant. Je vis des choses extraordinaires, dans des paysages magnifiques, et différents de ce que j'ai connu jusqu'à présent. Avant de parler du Laos, voici le récit de mon départ (épique) du Vietnam....Bonne lecture!


Dien Bien Phu,
samedi 27 Octobre 2007


Cet article aurait pu s'intituler "Un WE à DBP", mais au final, ce sera "24H à DBP", grâce à Bouddha qui veille toujours sur moi et surtout grâce au jeune réceptioniste de l'hôtel "Dien Bien - Hanoi".

Commençons par le commencement, mon départ d'Hanoi.
Un seul bus part pour DBP chaque jour, à 6h du mat'. Et il s'agissait que je puisse monter dedans sans délai. J'avais donc prévu d'être à la gare routière de Myn Dinh à 5h. Et j'ai quitté la Guest House à 4H30, histoire d'avoir le temps de trouver un moto-taxi (que j'ai du réveiller pour l'occasion) pour parcourir les 10km qui me séparait de Myn Dinh.

Comme prévu, à 5H, j'étais à la gare, après avoir traversé HaNoià une vitesse folle, chose rare mais possible en raison du peu de trafic à cette heure-là. On a tout de même mis la demi-heure escomptée.

J'ai réussi à expliquer que je voulais partir pour DBP, et tous les gens présents m'ont indiqué le bus en question. Le chauffeur a trouvé miraculeusement de la place pour mon sac, dans le coffre, entre quelques cartons de marchandises non-identifiées. Pas bien grand ce bus, 25 places, mais plein comme un oeuf de Vietnamiens et de leurs multiples sacs en nylon remplis par on-ne-sait-quoi.
A 6h pile, c'est parti, mon kiki! Et hop, la musique à fond! Ce qui me propulse directement entre les écouteurs de mon iPod salvateur...Idéalement, ce trajet est estimé à 10H. Pour rejoindre DBP, il s'agit de traverser la région montagneuse du Tonkin, coin magnifique du Vietnam et dans lequel vivent un grand nombre de minorités ethniques, les "North Hill Tribes", comme les Hmong, les Akha etc.

Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans cette région, on en croise de plus en plus, on traverse leurs villages. Les femmes sont vêtues, selon leur tribu, de coiffes particulières, ou bien de jupes colorées, avec souvent un teint plus mat et le visage plus buriné que les Viets. Elles travaillent énormément dans les champs et les rizières, comme je peux m'en rendre compte alors qu'on roule. Je suis absorbée par la beauté du paysage et je profite du spectacle.

Mais la route se dégrade très rapidement après HaNoi, et devient quasiment inexistante à Son La. Virages, nids de poules, bosses, rivières à franchir se succèdent sur plusieurs centaines de kilomètres, transformant le voyage en "raid de l'enfer". Au bout de quelques heures, les 3/4 des voyageurs du bus sont malades et on doit faire des arrêts pipi/vomi. Et ironiquement, ce sont les travaux pour rendre cette route meilleure qui la rendent aussi merdique.

D'ici 5 ans, il y aura du goudron partout, peut-être une 2x2 voies et un beau viaduc pour couper quelques virages.

La poussière est omniprésente, et nous recouvre rapidement.
Au final, nous arrivons à destination 13H après notre départ, c'est-à-dire à 19h, et il fait nuit noire.
Je n'ai aucun plan de la ville, aucune adresse, mais je suis une grande fille et à la sortie du bus, je repère la Viet Hoang Guest House, face à la gare routière, emplacement idéal. Dien Bien Phu est une ville enclavée complètement.
C'est littéralement un "trou", à tous les niveaux. Aucun charme, aucun attrait particulier à part pour les amateurs de musées de guerre. Je dirais même, le coin est merdique. Ce sont deux grandes avenues qui se croisent, donnent une bizarre impression de ville-fantôme malgré les quelques scooters qui circulent encore.

La dame de la GH me confirme une crainte que j'avais depuis mon départ d'Hanoi: le prochain bus pour le Laos ne sera pas avant lundi et il n'est que vendredi soir, dans un trou paumé au milieu de nulle part. Et bien il va simplement falloir prendre son mal en patience et trouver quoi faire pendant ce temps-là.

Je décide en total accord avec moi-même de me reposer avant tout, et puis de lire, d'écrire et d'aller quand même faire le tour du propriétaire.
De fait, je me couche rapidement et je dors comme une masse jusqu'au samedi matin bien tassé. Après la douche, je pars "explorer" DBP, sous une chaleur d'enfer. Je vois au bout d'un moment, un hôtel avec une réception où je vais demander un plan de la ville. Le réceptioniste, qui parle anglais et qui sourit de toutes ces dents (deux qualités que n'avaient que trop rarement les Viets que j'ai rencontrés jusqu'à présent).

Je lui explique que je suis coincée là 2 jours, que je veux essayer de passer au Laos etc. Et là, au miracle, il me raconte qu'il existe un bus qui part le dimanche pour Muong Khoa, au Laos! Une belle perspective donc de quitter plus vite que prévu DBP-city! Je n'ose à peine y croire, mais pour me confirmer l'info, Dung (le réceptioniste) m'emmène, après mon déjeuner au marché, à la gare routière pour que j'achète mon billet de bus pour le lendemain.
L'information est donc confirmée, je suis ravie de ce revirement inespéré de situation. Je dois être à la gare à 5h demain matin, et encore une fois, je profite de mes dernières heures pour me reposer et prier que je puisse franchir la frontière et me faire délivrer un visa sans problème. Sinon, je n'aurai pas d'autre choix que de faire machine arrière, repartir à DBP, et de là, retourner sur HaNoi. C'est une éventualité qu'il faut être prête à envisager. Mais je ne serai pas tranquille tant que je n'aurai pas passé la frontière.

En attendant, je me couche en me disant que "demain, il fera jour, et CASSOS AU LAOS!".

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