23.8.07

Inde: Chennai - Flashback

Quelque part en plein cœur de l’Inde,
mardi 21 août 2007



Alors là, c’est la dèche ! Plus de batterie dans mon téléphone, que je comptais bien recharger grâce à mon ordi…que je viens d’allumer, et, ô rage, ô désespoir, j’ai oublié de le recharger à bloc avant de partir ! la batterie est désespérément basse, donc l’un dans l’autre, j’ai 30 minutes maximum pour écrire et raconter mes dernières journées…


Samedi 18 août 2007


Depuis que j’ai été malade à Pondi, j’ai peu écrit en fait. Dans ma cahute sur le bord de mer à Repos Beach, j’ai surtout lu et dormi. Le dernier jour, je me suis douchée (habillée) sous une grande feuille de palmiers, tant l’orage qui s’est abattu sur nous était violent. Mais ça rafraîchit l’atmosphère, qui en avait plus que besoin…et moi aussi, par la même occasion !
Le samedi à midi, j’ai quitté mon « beach cottage » pour repartir vers Chennai d’où part mon train lundi pour Varanasi. En attendant, j’ai un weekend complet à passer dans cette ville polluée, bruyante, engluée dans son trafic qui augmente plus vite que les infrastructures qu’ils s’efforcent de construire pour absorber tout ça !
Je repars de la gare de bus de Pondi, où je monte prestement dans un bus qui a déjà commencé à se mettre en route ! c’est un Express, c’est normal, il prend encore moins le temps que les autres ! J’ai quand même la chance d’avoir le bout de banquette à côté de la fenêtre. Résultat, 3h30 plus tard quand j’arrive à Chennai, mon bras gauche est d’une jolie couleur tomate mûre. Pas le droit bien sûr ! Bref, depuis l’immense gare routière de Chennai, je prends un autorickshaw qui doit me déposer à Koddambakkam, le quartier où habite Ramki, membre récent de CS qui a proposé il y a quelques jours de m’héberger. Ces dernières instructions étaient de me rendre à Koddambakkam et de l’appeler. Ce que je fais. Pendant 15 ou 20 minutes, sans résultat. Il ne répond pas au tèl, le bougre ! Hmm, un premier lapin par un CS ? ça m’étonne, mais bon, pourquoi pas. Le tout étant de rester calme, car il n’y a rien de bien grave. Plan B : appeler Shriram, un autre membre CS qui lui me répond, et me propose de rester chez ses grand-parents qui habitent dans le quartier où je me trouve. C’est à ce moment-là que Ramki m’appelle enfin, s’enquiert de ma position géographique exacte et rapplique. Avec une moto…Pour qui n’a pas vu le barda que je trimballe, il faut simplement imaginer que ce n’est pas transportable sur une moto. Enfin, sauf en Inde bien sûr ! Y’a vraiment pas grand-chose qui les arrête, ici ! Ramki, 38 ans, célibataire (une sorte de diable en personne selon les standards hindous) a monté sa boîte de logiciels éducatifs et y consacre la majorité de son temps. Par conséquent, à côté de son bureau, il a une petite pièce, façon « caravane », avec kitchenette, salle de douche/wc, banquette-lit et tv, qu’il me propose d’habiter pendant ces 2 jours à venir. C’est rigolo, climatisé, et parfait !
Ramki est un gars adorable, curieux, ouvert, et excellent cuisinier. D’ailleurs ce soir-là, il me fait des penne sauce tomates/oignons excellentes ! Pour le dimanche, le CS de Chennai a prévu une sortie au lac d’eau de mer de Pulicat, à 50km d’ici, soit à 3h de route. Ca risque d’être bien sympa, et j’en verrai un peu plus sur la région !
Toujours samedi soir, un ami de Ramki, un petit gars employé de banque, arbitre de natation et féru de vélo, débarque dans l’appartement-caravane pour discuter le bout de gras avec l’intruse que je suis. Il est marrant comme tout et insiste pour que j’aille rencontrer sa sœur et sa nièce, qui se trouvent dans un immeuble voisin. Soit, allons-y ! Elles sont adorables, souriantes, et pas timides pour un sou, ce qui est cool, parce que discuter avec des femmes en Inde, c’est pas gagné. D’ailleurs, la dame appelle son fils et elle me sort 2 phrases en français que visiblement son rejeton lui dicte. Elle est toute fière d’elle, et me passe son fils, qui prend des cours de français à l’Alliance Française. Rigolo ça…La demoiselle, quant à elle, est chanteuse « play-back » pour l’industrie bollywoodienne. Il paraît qu’elle chante comme un rossignol ! Adorable comme tout, elle me propose de m’amener au temple hindou qui est juste de l’autre côté de la rue. Ah, une bonne idée ! Je n’ai jamais trop osé entrer seule. Je la suis à la trace. Elle se recueille d’abord devant Ganesh, le premier des Dieux. Puis elle m’explique la fonction de telle ou telle divinité. Des gens prient, des prêtres officient, suivent tout un rituel etc. C’est coloré, animé, il y a des musiciens traditionnels dans un coin du temple qui jouent de cette espèce de longue flûte au son légèrement ennuyeux quand même au bout de 3 minutes. Voilà, la visite est terminée. Elle me souhaite bonne chance pour mon long voyage, et s’en retourne à ses occupations.
La soirée se passe calmement, et une fois le dîner avalé, Ramki me laisse dans son petit refuge prendre un peu de repos, et surtout profiter de la télé pour rattraper le retard que j’ai pris cette dernière semaine. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe dans le monde ! Apparemment, c’est pas la joie du côté des Antilles et de l’Amérique du Sud, où un cyclone sévit. Un avion d’une compagnie taiwanaise a pris feu sur un aéroport japonais, ne faisant aucune victime, fort heureusement. Ca va pas bien mieux en Irak, bref, pas tant de changement que ça finalement. Ah, si, d’après la BBC, Kouchner s’est rendu à Bagdad.
Le réveil dimanche doit sonner tôt, alors je ne tarde pas à me coucher. Au bout d’une heure, un orage se déchaîne sur ma tête…décidément !


Dimanche 19 août 2007


Réveillée à 5h30 par le maître des lieux qui m’informe qu’il faut faire le plein de son gros camion vert, un camping-car de la marque indienne Tempo qui doit bien avoir 15 ans et vert comme une grosse grenouille, avant de retrouver le reste du groupe. Nous sommes 14 au total. 2 canadiens, qui travaillent ici, une américaine de 28 ans et sa fille, qui sont ici aussi pour un an, et puis des membres indiens de CS, dont l’ambassadeur local, sa femme et sa fille. Tout ce petit monde, une fois les présentations faites, se met en route.
Je suis dans le pâté, je suis la conversation de loin mais suis toujours très heureuse de répondre aux multiples questions concernant mon voyage.
Les routes sont de moins en moins larges, et 2h30 plus tard, notre premier stop se fait devant un ancien cimetière hollandais qui doit avoir 300 ans. Rien de transcendant, si ce n’est d’énormes pierres tombales sur lesquelles sont sculptées des textes en hollandais qu’aucun d’entre nous ne peut traduire.
On reprend la route, les conversations vont bon train, surtout entre les Indiens, qui travaillent tous dans la même branche : l’informatique…C’est le truc tendance en Inde, comme en France y’a 5 ou 10 de cela. C’est la poule aux œufs d’or, ici, pour encore peut-être 5 ans maximum. Après, ils arriveront à saturation…
Nous arrivons enfin à destination, après avoir déjeuné au cœur du petit village, avec des dizaines d’enfants et d’adultes qui nous observent comme si nous débarquions d’une autre planète.
Une fois le déjeuner (ou petit-dèj’, j’ai du mal avec les horaires des repas) terminé, nous sommes guidés par des hommes locaux près des grandes barques qui nous emmèneront sur cet immense lac d’eau salé, séparé de la mer par une grande bande de terre. Il fait une chaleur à crever, et naviguer sur l’eau est un pur moment ! Les pieds traînent dans l’eau et personne ne résiste à l’appel d’un petit plongeon qui va bien durer pendant 2heures, même si je n’avais pas prévu de me baigner. Mais peu importe, débardeur, pantacourt, hop, à l’eau ! Même nos amis indiens qui ne savent pas nager en profitent tant et plus, car à la différence de la mer, ici il n’y a pas de courant, pas de vague, pas de risque.
A regret nous quittons l’endroit, mais nos guides nous amènent sur la plus belle plage indienne que j’ai vu jusqu’à maintenant…Personne car difficile d’accès, très propre…des monticules de coquillages, et là par contre, beaucoup de courant, de vagues…Mais j’y retourne avec énormément de plaisir.
Et puis il faut prendre le chemin de retour, mais avant, on s’arrête dans un endroit calme pour déjeuner, il est 16H30. Ramki est aux cuisines, et il nous prépare un festin ! des poulets, différentes sortes de riz, plein plein de choses sorties de son chapeau et de sa poêle à frire.
Le retour est calme, tout le monde roupille. Le soir, Nihal et un de ses amis viennent me chercher et nous allons dîner dans un resto dont le nom m’est familier « Little Italy », où je me régale de penne aux champignons et aubergines et d’un tiramisu, pas parfait, mais très bon quand même.
A minuit, retour chez Ramki. Demain, départ pour Varanasi, 40 heures de train en perspective.



Chennai,
Lundi 20 Août 2007


Ramki me réveille à 6h et m’emmène en balade. D’abord un petit parc, où les Indiens viennent faire leur exercice matinal, leur jogging, ou leur marche sportive…Certains méditent également, c’est marrant de voir la vie indienne avant les heures de bureau. Après ça, on se rend au club YMCA où chaque matin, Ramki retrouve ses amis pour jouer au badminton pendant une heure. Et après, j’ai vécu un super petit moment ! en sortant du YMCA, dans la cour, Ramki demande au vieux concierge édenté d’aller nous chercher du thé. A priori, il a l’air intimidé par ma présence, et Ramki essaye de le convaincre de me dire quelques mots en anglais. Il est trop marrant…Il revient 5 minutes après avec un thermos de thé au lait pour Ramki et une petite tasse en alu de thé noir pour moi. Mais en me tendant mon thé, il me dit rapidement « Wait a minute ». Bon, très bien…et il s’éloigne. Va-t-il revenir ? Ici, « Wait a minute » ça ne veut pas dire grand-chose. Et il revient, clopint-clopant, avec dans la main une petite tasse et une petite soucoupe en porcelaine fine…Alors ça, c’est quand même extraordinaire ! Ce vieux monsieur, au sourire plus ébréché que sa vaisselle, qui doit vivre sur une paillasse sous un escalier, a réussi à sortir d’on ne sait où un peu de raffinement pour la demoiselle blanche que je suis…Il est si fier de lui ! Et Ramki et moi sommes sidérés ! Il est bien content de son petit effet, et il peut ! Et moi, je bois mon thé dans une petite tasse en porcelaine fleurie dans la cour du club de sport local…Ca c’est top ! "Trop cute" comme dirait ma Pepette londo-sicilienne...

Ramki m’amène ensuite manger une baguette et un croissant chez « Hot Breads ». Pas mal la baguette, d’ailleurs. Et il me dépose au T-Nagar Club où Shriram a proposé de me récupérer pour me faire visiter Chennai à moto. En fait, il m’amène au plus grand centre commercial de la ville, et on se balade, discute, boit des jus de fruits avant qu’il me ramène chez Ramki. Retrouver son chemin dans cette ville semble être vraiment mission impossible. C’est le bazar ! Enfin, une fois chez Ramki, je finis mes bagages, et je prends congé de mon hôte adorable, direction la gare où je fais le plein d’eau et de gâteaux pour mes 40heures de voyage.

Le train arrive à quai, je m’installe confortablement, autant que faire se peut, et c’est parti pour 40 heures de trajet sur ma couchette supérieure…

1 comment:

  1. MDR,

    je me suis rendu compte a la fin que j'ai lu les articles a l'envers -_-

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